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de la compagnie (les miettes la prouvent)

A force d’aimer quelqu’un, j’apprendrai à reconnaître son pas dans l’escalier.


Et puis un jour, en son absence,

J’entendrai l’escalier grincer.

 

Un vieillard l’aura remplacé, qui ne voudra plus quitter la salle de bains

et m’obligera à verrouiller.


 

Qui voudrait embaucher un homme de compagnie ?

 

Un homme qui n’occuperait pas plus d’espace que lui-même,

mais disposé à tenir bon, salutations à l’appui,

les yeux poliment baissés pour laisser la voie aux émissions

atomiques,

amoureuses.

 

Si j'étais l'homme de compagnie

de Franz Kafka.

 

Je me ferais très grand et très gros pour lui.

Très grand pour lui faire de l’ombre en été.

Et en hiver très gros pour lui tenir chaud.

 

Mais toujours tacite, humainement,

pour qu’il ne perde pas de temps à s’expliquer.

 

La compagnie des semblables est quand la ressemblance fait rire,

à savoir quand elle étonne les êtres dont on vient de dire,

mais toujours trop tard, qu’ils se ressemblaient.

Quand une forme de vie était seule à la ronde,

elle ne tardait pas à entendre une voix

Monologue et monothéisme : une compagnie dans le désert.

 

Toute la terre est habitée,

est sacrée,

mais la terre promise est un fantasme d’âmes vexées.

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