le possible
Souvent le possible est à portée de la main comme un moyen de ne pas faire un geste.
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Mais le voir faire.
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Je lis.
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Les antennes déployées aux alentours sont l’hôte de mes bois
comme un beau cervidé qui saurait,
pour l’action à distance.
Je lis et je lève la tête et le livre est encore lu.
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Le possible est après coup,
à portée de la main comme un moyen de ne pas faire un geste.
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Mais le savoir fait.
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Le centre imaginaire d’exister est déjà là,
bien avant de passer la soirée dans le sentiment d’annonce.
L’air du soir est tout luisant d’orage,
et l'imminence fait un bruit qui rappelle les bourdonnements d’insectes quand nous étions encore responsables des insectes et qu’ils nous préservaient du vide.
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Leurs mouvements ralentissent la pensée, et les silhouettes des gens éclipsent un soleil pourtant bien napalm.
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C’est possible
veut dire qu’une chose écrite ici arrive au moment exact où la phrase est lue.
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C’est possible est une forme ouverte
endossée furtivement,
par surprise mais ok,
avant de l’attacher à d’autres silhouettes,
à chaque salut.
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Lire fatigue
aussi, multiplie les déjà-vus.
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Il y a tellement de solutions heurtées entre les formes de vie,
quand elles implorent les continuités.
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Les peaux, surtout.
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Cession anonyme,
au participe aussi bien,
avec effusion impersonnelle de gestes familiers,
corps enviables, glissants, sonores, à la vitesse des mouches,
et les vies nouvelles, agrégées, dont elles font promesse.
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Je relève la tête et c’est encore ma lecture.
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Le blanc de la page est tranchant nettement,
mais expliquer n’est jamais bon,
ça tue trop d'insectes.