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vaches

(prenez pitié de nous)

1999-2025

Vaches

 

vous qui voyez dans l’ouvert, le grain de l’air

dans les photos déjà prises

depuis tous les points de l’espace.

 

C’est vrai ce qu’on dit ?

Que ne vous ne faites pas la différence

entre l’assaut et la mouche ?

 

 

 

 


 

Vaches

 

vous n’avez pas le regard humain de type adulte,

solitaire, sportif, scandalisé,

 

le genre de petits sursauts cardiaques

comme après un running, qui battent aux tempes,

 

et debout sur le seuil, genoux faibles, la vue basse,

l’orgueil qui noircit ses nuages,

menace comme si on pouvait les déchirer à main nues.

 





Vaches

 

sans surplomb amer, vous plissez les yeux

sous l’astre et vous savez

pardonner aux mouches.

 

 

 

 

 


 

Vaches

 

vous savez comment la lumière rayonne,

et que si elle rayonne,

c’est parce qu’on a les yeux mouillés.








Vaches

 

vous ignorez nos dimanches égaux

aux premiers mois d’août du XXIe siècle,

quand les têtes de troncs allaient au nettoyage des vitres avec pistolets à savon, et l’air idiot que prenaient nos jours chômés quand le besoin de soulagement dans une maison nickel valait publication.

 

 

Mais pour la météo, vous savez :

 

les anxiétés qui l'obligent à écrire aux abonnés absents

qu’elle salue, pour leur faire savoir

qu’elle gagne à être connue.

 

 

 



 

Vaches

 

vos électrochocs 

ne font pas la différence entre plomb liquide et arrêt de mort.

 

L'orage qui approche

rapproche

nos tympans.

 

Vos cloches rétractent les épaules jusqu’à la surdité,

opposent violemment nos pensées aux facultés.

 





Vaches

 

le retard et la différence,

c’est le mieux que nous sachions faire

de nos consciences.

 

Par exemple

une voiture d’enfant esseulée

et ses effets douloureux dans la langue nationale.

 

Les sensations que nous sentons,

nous les croyons

généralement truquées.

 

Sauf l’instant avant le sommeil,

quand les images que l'on voit

sont celles qui les voient

depuis le point de vue anonyme de l'espèce.

 

Les sensations que nous ne sentons pas,

on dit qu’elles vont aux nappes phréatiques.

 

 

 

 



 

Vaches, veaux, vallées,

 

à force de tirer le lait

de miséricorde à vos cœurs

épuisés,

nous ne méritons pas vraiment,

pas tout à fait votre pitié.

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