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news of the world
2002 - 2025
soudain on a entendu un bruit violent. un portable a sonnerie. des signes de la main vus au loin. ce n’est qu’un détail vu l’ampleur des dégâts. pour autant ce n’est qu'un bilan provisoire vu l'ampleur des dégâts.
des cris de haine se sont emparés des rues populaires. majoritaires dans le quartier. des adolescents de représailles ont afflué de toutes parts. réclamant la vengeance aux cris de vengeance.
les secours dépêchés sur place sont bien obligés de les calmer à coups de matraque pour faire leur travail. «c’est une habitude dans la région » nous confie le brigadier et il allume cigarette sur cigarette. histoire de tenir le coup.
« On tente de faire son métier malgré les morts. on est des gens qui souffrent aussi » nous confie le brigadier. et il allume cigarette sur cigarette.
à des kilomètres de ronde tout n’est que ruine et désolation. corps démembrés et morceaux de tôles froissées qui ont causé la mort de 52 civils. à savoir l’attentat le plus meurtrier depuis le retrait des troupes américaines en février. des observateurs étrangers partagés entre stupeur et consternation. des jambes de corps détachés dans les arbres alentour.
mon nom est s’il vous plait d’appeler les enfants comme quoi je suis vivant. l’homme qui parle ainsi est à portée de main dans le sang. allongé à terre le patient d’âge mûr peut à peine respirer. autour de lui une douzaine de blessés sont patients d'évacuer. la fièvre aux abords de l’hôpital témoigne de la violence qui a frappé deux heures durant.
les attaques ont visé un restaurant et son hôtel standing pour la clientèle tempérée, principalement expatriée avec les prostituées.
selon les personnes interrogées, il est presque 19 heures et l'hôtel continental est pleinement réservé parmi les étrangers, dont les invités du colloque pour la sécurité des industries sensibles et le ministre de la défense, clients premium dans l'établissement.
selon les personnes interrogées il est 19h30 quand trois hommes masqués lourdement armés entrent en infraction et ils ouvrent la cuisson à feu nourri sur les gens. ils ont tiré à bout portant les gens au sol, explique l’homme blessé à la main gauche. il raconte calmement mais avale ses larmes dans la voix : ils étaient des enfants, avaient des armes automatiques trop lourdes à leurs bras d’enfants. leurs tirs étaient mauvais, mais cuisants. je pouvais les entendre parler, ils marchaient autour des gens et ils tiraient encore sur ceux qui n’étaient pas assez morts. au départ ils ont incendié l’essence. cent fois crié les évacués sans réponse.
un assaut neuf serait en cours dans un autre établissement où les médias sur place ont dit non, c’est rien.
dimanche, comme chaque jour elle part au travail un sourire aux lèvres, courant comme si elle vole. « si j'avais su qu'elle allait sauter là-bas, je l’aurais empêchée », soupire sa mère assise au sol sous le portrait d'arafat dans la modeste maison de béton deux pièces.
ne voyant pas en fin d’après midi revenir le dimanche, la famille fait des appels téléphoniques sans réponse. et mardi soir, la télé annonce la mort de la première femme bombardier, elle a fait exploser sa ceinture en pleine ville centrale, entraînant la mort avec elle et blessant douze personnes.
selon les prochains, elle était une jeune femme gaie, sensible en tant qu’infirmière au bord des affrontements, elle disait « si je meurs en martyr, je veux une mort bruyante ».
l'alarme qui a entraîné le blocage de l'aéroport pendant cinq heures était due à un homme qui entrait en zone de sécurité où il ne devrait jamais aller, même pour un baiser d'adieu à la personne aimée.
l'alarme a été donnée après que les passagers ont observé un amoureux glisser sous les cordes de sécurité pour rejoindre son être aimé et lui donner un baiser infini, sans être inquieté.
les autorités ont déclaré que l'homme avait même accompagné la femme à ce point où l’agent de sécurité est défaillant pour les adieux.
une vidéo montre l’homme qui embrasse la femme, leurs bouches sont collées. l'amant a ensuite quitté l'aéroport sans être identifié.
toutefois, il est difficile de passer des millions de passagers aux rayons x avant d'embarquer, surtout que les expositions répétées sont risquées en raison des risques pour la santé. combien d’abonnés flying blue voudront cumuler les expositions aux rayons au même rythme que leurs points s’miles ?
un sondage ipsos donne plus de 60% de trentenaires avec un rapport mortifère à la vie active, faute de pouvoir d'achat. j’ai coupé la radio et j’ai dit à voix haute je n‘y vais pas, elle a répondu n’y va pas, j’ai dit plus jamais.
j’ai bâclé les dents et me voilà déjà en train de changer de foulée sur le quai du métro, comptant les six secondes que laisse aux portes la sirène, mon temps m’appartient.
dans le wagon bondé, à un mètre du sol, une sensation unanime d'anus dilatés, fraichement essuyés. plus haut dans les têtes aux oreillettes, les dépêches de la communauté.
une lycéenne de ris-orangis a récemment développé une allergie cutanée à la crème de jour clarins, après que cinq filles l’ont tabassée à l’issue d’une moquerie qui a mal tourné.
pendant que nous patientons quelques instants pour régulation, un rictus de mannequin insulte son prochain. tous autant que nous sommes, éprouvons aussi des frustrations de gêne bien élevée : enfants, on trouvait nos récompenses dans la vexation des autres, les brimades excitaient nos récréations.
patrick, je me souviens, il venait d’avoir 41 ans et soigneusement rangé son bureau, comme à la veille des vacances. il avait laissé son ordinateur allumé pour l’économiseur d'écran, avec les galaxies et le message animé en 3d : "bonne continuation". personne n'a osé appeler sa femme. on a laissé faire la police.
dans cette ville qui ne nous voit pas, on marche en hurlant des pieds. je pense je suis mort d’une minute à l’autre. je suis heureux quand ils viennent à nous pour dire à propos de demain. une flotte ira pour l'italie. ils nous emmènent sous un hangar et là on vit douze jours avec nos frères dans l’haleine d’angoisse, sauf une coupe de pain par personne et par jour. une fois je proteste pour plus de pain et je ramasse des coups. ils prennent mes affaires car je leur dois mes économies. c’est 2000 $ le contrat de confiance aux passeurs libyens. la nuit du 14 août, on les suit sur la plage, 60 personnes, hommes, femmes et enfants triés dans la nuit noire. ils avaient promis un chalutier et c’est un pneumatique. ils ont juste distribué une bouteille d'eau par tête et ils ont dit le voyage en a pour 13 heures. il a duré trois jours en enfer. pendant le jour il y a le soleil de fonte et la soif au sel. dans la nuit la peur à cause des vagues de face. si je bouge je peux tanguer le bateau. donc je bouge jamais, et je sens plus mes jambes. je fais mes besoins avec moi. ceux qui m’ont impressionné sont les cris d’enfants. je vois l’eau partout et rien autour, plus d’horizon. j’ai peur pour la seule fois de ma vie. plus de craburant. mais le pire est arrivé à suivre, une rupture de lattes et l'eau monte au plancher. un frère avec le cellulaire parvient à contacter lampedusa mais le temps que la marine italienne, 37 noyés sont morts. j’ai un gilet de salut mais je peux pas voir si mes amis flottent ou sont noyés. cent fois je les appelle, cent fois crié leurs noms sans réponse. oui, on savait pour la mort probable en mer. mais le soudan était une mort certaine. alors paris est sans regret.
vendredi, elle avait quitté le bureau en lançant à ses collègues, sur le ton de la blague : « je pars un peu plus tôt, je vais me jeter dans la seine ». dimanche matin, le corps de sabine, 45 ans, assistante de direction à bercy, a été repêché par les pompiers de choisy-le-roi.
aujourd’hui, un homme de 73 ans s’est tiré une balle dans la tête à 9h sur la place syntagma. avant son geste, l’homme humilié a laissé une lettre dans laquelle il explique que son âge ne peut plus faire face à la crise. avant de se tuer, il a hurlé qu’il ne voulait pas laisser de dettes à ses enfants. il était pharmacien de son vivant. un événement facebook s’intitule tout le monde à syntagma et aussi sur insta on ne s’habituera pas à la mort. ce soir même, une foule de personnes se rend devant l’assemblée. certaines personnes sont là pour lui rendre hommage, d’autres sont venues se montrer leur colère : ce n’est pas un suicide, c’est un assassinat politique.
c’était dans l’air depuis 2008, mais aujourd’hui les jeux sont faits, le crédit est gelé notamment à cause des prêts taillés sur mesure pour les blacks, les latinos et même les sans-papiers. la recette est un rêve d’accession à la propriété, un taux d’intérêt très bas les deux premières années, puis un taux variable révisé pour le restant de tes jours. des millions d’actifs pourris dilués dans la titrisation. la réaction en chaîne était prévisible : surendettement, défauts de paiement, expulsions des gens. l’hypothèque a le mérite d’être claire dès lors que la banque remet ta famille à la rue avec les meubles, l’écran plat et le frigo x-size pas fini d’être remboursé. mais entre temps la bulle éclate et tout le monde vend à perte, nous explique gregory, 32 ans, business conseil chez axa. en couple depuis un an et demi avec sonia, 29 ans, community manager chez , il est aujourd’hui prêt à passer le cap : il dira oui devant mr le maire et quelques intimes. du coup, à l’idée de pendre un crédit sur 30 ans, elle craque, toutes les alarmes sont au rouge, au chevet de milliers d’entreprises dos au mur parce que chacune en met quatre autres en difficulté. on évoque déjà, mais à voix basse, un risque systémique sur les troubles de la conduite alimentaire, les individus sédentaires, notamment les bébés new-yorkais nés après le 11 septembre, ils présentaient un taux de cortisol trop élevé. les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité, c’est un vrai problème que sonia prend très au sérieux, et ce qui m’agace le plus, c’est quand greg cherche à faire rire ses potes en imitant les imitateurs de télévision.
quand sa grande soeur est morte à l’âge de 10 ans, olivier en avait 8. a 12 ans, à l’âge où elle aurait dû en avoir 14, il se met à voler des sous-vêtements féminins dans les grands magasins. « il y a des moments où j’ai envie de me frotter contre un mur crépi, pour le contact ».
pour preuve, cette étude de l’ifop de mars dernier qui donne 81 % des femmes de gauche ayant déjà pratiqué la fellation, contre 69 % pour les électrices de droite, notamment les plus âgées. « o.k., quand on les suce, on est à genoux. mais, en même temps, on les tient par les couilles », s’amuse pauline, 26 ans, graphiste indépendante. « une bonne pipe, c’est très efficace en phase de négociations, quand je veux le faire céder sur les prochaines vacances », avoue adèle, 29 ans.
on l'enferme en cellule et on le laisse à lui-même. on le maintient en posture et privation de sommeil. on lui maintient la tête dans une bassine d’eau 30 secondes. on lui couvre la tête avec un tissu et on l’asperge d’eau froide. on lui porte un coup avec la semelle de sa botte ou avec une boucle de ceinture. on lui fait écouter du heavy metal monté à 120 décibels. notre mode de vie est non négociable. on lui injecte des piqures pour qu’il tienne plus longtemps éveillé. on l'expose à des températures négatives, sans préavis. on le menotte et on le laisse menotté pendant toute une journée. on menace sa famille, sa femme et ses enfants. on le rase contre son gré. on le prive de nourriture solide. on le force à se tenir debout, les mains menottées, les pieds attachés au sol. on le laisse reposer dans une cellule à 10° celsius et on l'asperge d’eau froide. on l'attache sur une planche, les pieds surélevés, une serviette éponge sur la bouche et on lui verse de l’eau. notre mode de vie est non négociable. on l'expose à une lumière puissante et constante pour l’empêcher de dormir. on l'interroge aux mêmes questions pendant 20 heures d’affilée. on lui empoigne les parties génitales, et on tire. on l'enchaîne au sol. on urine sur son livre. on le force à porter un soutien-gorge, à danser avec notre heavy metal, on le menace avec des chiens mais on contrôle un niveau de stress raisonnable. notre mode de vie est non négociable.
on a lutté contre les stages non rémunérés, les privations sensorielles, les humiliations sexuelles. oui. casser une vitrine ou choisir d’aller au contact avec la police était une exaspération sans fin. on a fait des conflits très durs, on a menacé de faire sauter l’usine et polluer la rivière. on a négocié au ministère et tout ce qu’on a gagné, c’est la prime de 100 euros par mois. avec les anciens, on a organisé une cérémonie de mort du mouvement. pour les prochains, l’étape sera le passage à la violence. il y en a qui font des bébés qui avalent leur amertume. mais un jour ou l’autre, ils feront tout péter, les enfants et la baraque, et puis ils se brûleront la tête.